L’ « orage » que constitue le poème est résumé dans le pronom personnel « nous » qui en englobe tous les mots. Première partie : la peur face à l’inconnu dans le voyage du Transsibérien (V.1-7). Cela a tendance à montrer son irrévérence envers la musicalité classique de la poésie qu’il congédie en optant pour le vers libre. - "Moscou, ville, garde, place, tour, le Kremlin...". Dans le Transsibérien, le poète rencontre la «douce et muette» Jeanne, triste («Elle ne sourit pas») prostituée, «enfant […] au fond d’un bordel».Il dialogue avec elle, tour à tour avec tendresse («elle est mon amour»), et agacement («tu m’énerves», «fais ton travail»). Il traverse la Russie, puis séjourne à New-York avant de s’installe en Fance. Une partie du poème est consacrée à Jeanne, jeune fille frêle et prostituée originaire du quartier de la fête parisienne, Montmartre. Amélie Vioux, professeur particulier de français, je vous aide à booster vos notes au bac de français. La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, Blaise Cendrars, 1913. En transfigurant sont récit de voyage, il transforme sa vie en mythologie personnelle, avec ses épreuves, ses rencontres, ses succès. Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re). Cette variété de rythmes symbolise aussi l’irrégularité de la course du monde comme le souligne le vers suivant : «Le monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique tourmente». La juxtaposition d’images apocalyptiques et mélancoliques créent également une œuvre d’une grande richesse. Les lieux dans la Prose sont multiples. CLIQUE ICI et deviens membre de commentairecompose.fr ! Il indique ainsi à Jeanne : « Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t’a nourrie du Sacré-Coeur contre lequel tu t’es blottie » comme pour lui rappeler qu’ils ont quitté le giron maternel pour se lancer dans l’âge adulte. Cendrars se livre à un renouvellement du lyrisme musical dans lequel règne le « faux accord ». Par association d’idées, on peut noter l’isotopie citadine de « plombé » qui renvoie aux constructions urbaines faites de plomb, ne laissant plus au ciel rien de naturel. Les poèmes repris dans \"Du Monde Entier\" sont les suivants : Les Pâques à New York, Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France et Le Panama ou les aventures de mes sept oncles. La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, Blaise Cendrars, 1913. Quant à l’usage du tiret, il permet de relier ce qui est séparé : « Bâle-Tombouctou ». (ceci est un exemple, et non un modèle. Explorateur du monde géographique et exotique, mais aussi de toutes les ressources de la poésie, il poursuit, après Baudelaire, Rimbaud et Apollinaire, la libération du vers et l’invention d’images insolites. Blaise Cendrars . Illustrations du poème par Sonia Delaunay, 1913. Imaginez cette interview en donnant une certaines importance à la Prose du Transsibérien et en interrogeant l'auteur sur ses projets. 95-96)Mais ce même Transsibérien est également dépeint de manière terrifiante, comme un train infernal se jetant vers un abîme de chaos: «Les roues vertigineuses […] / Les démons sont déchaînés / Ferrailles».Si bien que le train devient le cachot d’un poète enchaîné aux désastres du monde: «Nous disparaissons dans la guerre en plein dans un tunnel».Le train est le reflet d’une modernité contradictoire et ambigüe, à la fois exaltante et morbide. Cette soif de découvertes le consume comme le souligne le champ lexical du feu : « mon coeur (…) brûlait » , « je voulais me nourrir de flammes » . 2. Les nombreuses répétitions et anaphores créent des pauses mélancoliques et restituent le sentiment de désespoir du poète qui échoue dans sa quête. Dès seize ans, il fugue vers la Russie, premier voyage d’une longue série d’aventures qui le mènent dans le monde entier. Le trajet en train pourrait aussi être une métaphore de l’aventure poétique, Blaise Cendrars regrettant de ne pouvoir faire revivre le chant poétique. Dans La Prose du transsibérien, il restitue les tressautements des « rythmes du train » ainsi que ses accélérations et décélérations. La Prose du Transsibérien relate le voyage d’un jeune homme, Blaise Cendrars lui-même, dans le Transsibérien allant de Moscou à Kharbine en compagnie de Jehanne, « Jeanne Jeannette Ninette » qui au fil des vers et du trajet se révèle être une fille de joie. On soulignera la bizarrerie de la métaphore de l’étranglement à l’aide d’un fil « étranglent, main sadique » qui saisit ces vers et d’un corps représenté par « ces poteaux grimaçants » qui « gesticulent ». Tu accéderas gratuitement à tout le contenu du site et à mes meilleures astuces en vidéo. Les irrégularités de ce dialogue amoureux restituent les incertitudes adolescentes de l’amour. Tu passes le bac de français ? Je tiens vraiment à vous remercier pour toutes vos méthodes, analyses, etc… Cela m’aide énormément pour mon bac de français ! Le personnage doit-il être exceptionnel dans la Princesse de Clèves ? Cette esthétique de la juxtaposition caractérise le futurisme et le simultanéisme du début du XXe siècle, dont Blaise Cendrars est l’un des éminents représentants.Ce long poème est l’œuvre la plus célèbre de Cendrars, et contribua à le faire connaître, notamment par l’adaptation picturale de l’artiste-peintre Sonia Delaunay. La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France est un poème écrit par Blaise CENDRARS au début de l'année 1913. Dans ce poème, Blaise Cendrars se remémore son long voyage en train, de Moscou à la Mongolie, pendant la Révolution russe et la guerre russo-japonaise de 1905. Dissertation sur la beauté baudelairienne, Dissertation sur le lyrisme sur les Fleurs du Mal, La rencontre au bal dans la Princesse de Clèves, les mots rares (réminiscence du symbolisme), les couleurs et les matières (goût par l’abstraction naissante), les inventions comme les moyens de locomotion (mouvement futuriste comme le poème « Zone » d’Apollinaire). Blaise Cendrars, Du monde entier, 1913. Le poète dit ne plus se souvenir de son enfance mais déploie un imaginaire lié à l’enfance dans certaines comparaisons : « Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare / croustillé d’or » . Amazon.fr: blaise cendrars la prose du transsibérien. J'observe : J'analyse - Le titre "Transsibérien". On peut parler de mythologie personnelle car il n’existe aucune preuve que Blaise Cendrars a pris le transsibérien. Le voyageur de la Prose du transsibérien partage son expérience avec la petite Jeanne de France. ». On notera tout particulièrement l’ironie de Cendrars, anticonventionnel dans son traitement de l’amour, qu’avaient déjà mis au goût du jour les décadents du siècle précédent. Temple d’Éphèse : temple situé dans l’actuelle Turquie, qui fut incendié dans l’Antiquité. Celui-ci demande à son amie peintre Sonia DELAUNAY de le mettre en forme et en couleurs, ce que l'artiste fera au cours des mois suivant. Jeanne est une muse ambivalente pour le poète. Il est animé par un sentiment de révolte d’où son évocation de la Révolution russe de 1905 : « Je pressentais la venue du grand Christ rouge de la révolution russe… » . Le poète entraîne le lecteur dans un voyage qui l’éloigne des bornes figuratives de la poésie et l’emporte dans un maelström artistique : un mélange d’abstraction et de futurisme. Le vers libre permet de rendre compte de rythmes nouveaux imposés par la modernité. C’est une figure féminine ambivalente, à la fois pure («Au fond de ses yeux […] / Tremble un doux lys d’argent, fleur du poète») et souillée («fais ton métier», «la putain»), à qui Cendrars s’adresse tantôt avec lyrisme, tantôt avec mépris. « Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre? 5. »Les inquiétudesOublie les inquiétudesToutes les gares lézardées obliques sur la routeLes fils télégraphiques auxquels elles pendentLes poteaux grimaçants qui gesticulent et les étranglentLe monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique tourmenteDans les déchirures du ciel les locomotives en folie s’enfuientet dans les trousles roues vertigineuses les bouches les voiesEt les chiens du malheur qui aboient à nos troussesLes démons sont déchaînésFerraillesTout est un faux accordLe broun-roun-roun des rouesChocsRebondissementsNous sommes un orage sous le crâne d’un sourd…« Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? Je crée des formations en ligne sur commentairecompose.fr depuis 9 ans. 4. L’année suivante, il fait paraître son poème le plus célèbre, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, qui s’inspire d’un voyage en Russie qu’il a effectué alors qu’il avait 17 ans, soit … Il reprend la formule de Nerval « Je suis l’autre » et devient le « poète gauche » après l’amputation de son bras à la bataille de Champagne en 1915. Cendrars a toujours cultivé un goût pour le voyage. Il raconte alors le voyage du poète à bord du Transsibérien, de Moscou à la Mongolie, à travers les immensités sibériennes dont il énumère les toponymes exotiques et étranges : « Tomsk Tchéliabinsk Kainsk ». Cette blessure marqua profondément l'œuvre de Cendrars. Il le publie à Paris en 1912 sous le pseudonyme de Blaise Cendrars. Problématique et découpage du texte en mouvements : Comment la modernité des vers figurent-elle le voyage hallucinatoire du poète dans le transsibérien ? Blaise Cendrars n’a pas inventé le vers libre, que Rimbaud a déjà utilisé avant lui, mais c’est lui qui, avec Guillaume Apollinaire, a fait définitivement entrer le vers libre dans la poésie française. [Amorce] Comme Rimbaud, Cendrars fut un poète « aux semelles de vent ». Merci pour votre travail et bonne continuation . À la manière de Rimbaud dans « le Bateau ivre », Cendrars raconte son voyage de Moscou à Kharbine dans le train mythique du transsibérien, en compagnie de la petite Jehanne. L’année suivante, il fait paraître son poème le plus célèbre, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, qui s’inspire d’un voyage en Russie qu’il a effectué alors qu’il avait 17 ans, soit avant son séjour à New York. En ouverture, on peut rapprocher ce texte des inventeurs  du vers libre au dix-neuvième siècle (des vers qui ne riment pas), Jules Laforgue qui, avec ses Derniers vers notamment allie vers libres et ironie déjà dans sa poésie. En 1948, Blaise Cendrars s'installe à Villefranche sur mer. Tous deux trouvent dans le monde moderne leur principale source d'inspiration. Le poème se teinte également d’une forme de violence sous l’effet de la vitesse : il est question d’une « main sadique qui tourmente » le monde, de « déchirure du ciel », « de locomotives en folie qui s’enfuient». En voici un extrait : On est donc loin de Montmartre. Cet extrait de la prose du transsibérien se décompose en trois parties : une première partie qui dit la peur face à l’inconnu dans le voyage, (V.1-7) puis une deuxième partie qui décrit la vitesse vertigineuse du train qui déforme le paysage (V.8-12) et enfin une troisième partie jusqu’à la fin de l’extrait qui traduit en mots les bruits du train. Le rythme du poème alors s’accélère, saccadé par la brièveté des vers libres qui le composent, certains limités à un mot : « ferraille », « chocs », « rebondissement », voire à une onomatopée avec le « broun-roun-roun » des roues. Transsibérien : train qui traverse la Russie. Ce vers, s’il renvoie à l’image du paysage sous l’effet de la vitesse du train, renvoie également à la facture même du poème. "Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre?" Le poème, première œuvre « simultanée » créée de concert avec Sonia Delaunay, est parue illustrée de formes abstraites colorées de la peintre. Le Transsibérien  est le « le premier livre simultané » en accordéon. Bonjour Amélie, Du Monde Entier est un recueil de poèmes de Blaise Cendrars. La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France est un poème écrit durant les premiers mois de 1913 par Blaise Cendrars, qui a ensuite été illustré, mis en forme par l'artiste Sonia Delaunay et publié aux éditions Les Hommes nouveaux à la fin de l'année 1913. Etant journaliste professionnel, vous décidez d'aller interviewer cet écrivain reconnu. C’est la vitesse du train qui est la réponse aux inquiétudes que formule Jehanne. )C’est dans la mélancolie que le poème s’achève, avec cette longue apostrophe à Paris: «O Paris / Grand foyer chaleureux». : La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehane de France, Blaise Cendrars-Sonia Delaunay, novembre-décembre 1912-juin 1914 de Antoine Sidoti | 1 mai 1987 Broché La prose du transsibérien et la petite Jehanne de France, « Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre  ? Pour des raisons pédagogiques et pour m'aider à mieux comprendre ton message, il est important de soigner la rédaction de ton commentaire. » Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours. En 1913, il publie le poème Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France, qui raconte relate le voyage d’un jeune homme de 16 ans, le poète, dans le transsibérien allant de Moscou à Kharbin en compagnie de Jehanne. Et je partis moi aussi pour accompagner le voyageur en bijouterie qui se rendait à Kharbine. L’hypallage donne un coeur au train personnifié qui palpite « au coeur des horizons plombés ». Blaise Cendrars connaissait le couple Delaunay dont il admirait la peinture. viens!», «Je suis en route / J’ai toujours été en route». [Présentation du texte] Dans La Prose du Transsibérien, le poète se souvient de sa découverte émerveillée de la Russie. C'est un très long poème de 400 vers qui prend appui sur un voyage réel que Cendrars a fait, vers l'âge de 17 ans en Sibérie. Ici, rappelons-le, le poème est dialogique : c’est une conversation entre le poète, alter ego de la personnalité hâbleuse de Cendrars, et la petite Jehanne. Frédéric-Louis Sauser, connu sous le pseudonyme de Blaise Cendrars, est un poète-voyageur suisse, également reconnu pour ses reportages et ses romans (comme l’Or, 1925). les poètes en 1913 ne cherchent plus la symétrie du vers mais une forme poétique nouvelle et moderne qui passe par le vers libre. Ce train, le transsibérien dont il est question se fait le symbole d’un époque et d’un genre. En effet, ce long poème témoigne d’une véritable recherche de la modernité, de par l’usage de vers libres saccadés qui restituent le mouvement du voyage en train, les évocations prosaïques qui tranchent avec le lyrisme traditionnel et la multiplicité de références historiques et artistiques. Prose du Transsibérien... III *~~*~~* " Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? texte sous droits _ usage personnel uniquement. Le poète accompagne son maître en joaillerie, chez qui il était en apprentissage, de Moscou à Kharbine, sur la ligne du Transsibérien. 1. Sa traversée du monde inspira profondément sa création artistique (comme le recueil Bourlinguer publié en 1948). Ses voyages inspirèrent profondément sa création artistique. Ces innovation formelles permettent de rendre compte du rythme effréné de la modernité. Dans ce poème, Blaise Cendrars se remémore son long voyage en train, de Moscou à la Mongolie, pendant la Révolution russe et la guerre russo-japonaise de 1905. Blaise Cendrars s’affranchit complètement des règles de versification traditionnelles en utilisant le vers libre, c’est à dire un vers qui n’est soumis à aucune contrainte formelle (pas de longueur imposée, pas de rimes…). Le train lancé à toute allure sur ses « roues vertigineuses » est poursuivi par des cris, dont on note l’isotopie : « bouches » « voies » malgré l’orthographe, « chiens de malheur qui aboient ». », Mais oui, tu m’énerves, tu le sais bien, nous sommes bien loin. Blaise Cendrars, Du monde entier, 1913. Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. A noter que l’ensemble du poème est en vers libres, cad en vers hétérométriques et sans rimes systématique. Apollinaire et Cendrars s'affranchissent dès 1913 des contraintes du vers et de la ponctuation. Exemple d’un plan de commentaire avec introduction et conclusion des 24 premier vers de la Prose du Transsibérien, Blaise Cendrars, 1913. Symboliquement, le train et métaphoriquement la poésie se situent dans les interstices du genre, « dans les trous ».